Traduction des pages 12 et 13 du numéro 24 du magazine BACK TO PRABHUPADA,
distribué gratuitement sur toute la planète.
Par Krishnakant
Lorsque nous prenons ce que Srila Prabhupada nous a donné et que nous cherchons à y superposer nos propres désirs, un fiasco émerge, rendant inutiles et déviantes nos tentatives de servir Srila Prabhupada. Nous avons déjà présenté quelques exemples dans les précédents numéros de BTP :
a) Premièrement il fut inventé que Srila Prabhupada voulait onze gurus à la place des onze ritviks (prêtres officiants) et une dégradation ainsi qu’une déviation massives s’en suivirent.
b) Alors il fut inventé que tous les disciples pourraient devenir guru par la ‘loi de succession disciplique’, puis la loi fut renversée pour autoriser littéralement tout le monde à devenir guru, en incluant les ‘petits-disciples’.
c) Il fut opposé au maintien de Srila Prabhupada en tant que diksa (initiateur) Guru d’ISKCON l’argument d’absence de précédent historique et cependant il fut déclaré pour justifier la gouvernance que la tradition est sans importance étant donné qu’ISKCON lui-même est sans précédent.
d) Pour atténuer les effets des chutes des gurus d’ISKCON, il fut affirmé qu’ils ne sont pas absolus. Cependant ils doivent être adorés ‘au même titre que Dieu’ comme s’ils étaient absolus.
e) Pour détourner les gurus ‘vivants’ rivaux venant de la Gaudiya Matha, il fut déclaré que Srila Prabhupada est suffisant pour la vie spirituelle, mais pour promouvoir les gurus ‘vivants’ d’ISKCON il fut déclaré que Srila Prabhupada est insuffisant.
Et ainsi de suite.
Cette comédie d’erreurs parcourt un cercle complet lorsque nous observons les acrobaties du GBC pour justifier la subordination naturelle des diksa gurus d’ISKCON à l’intérieur d’une structure GBC.
Toutes les citations ci-dessous proviennent d’un membre actuel du GBC et ex-président de ce GBC, Praghosa Das (PD), extraites d’un article sur le rôle des gurus d’ISKCON subordonnés au GBC, publié sur le site internet du GBC, Dandavats.com, le premier juin 2009.
Première acrobatie
« En ce qui concerne Srila Prabhupada et Srila Bhaktisiddhanta Sarasvati Thakura, leur souhait fut que tous les membres de leur institution soient subordonnés à l’autorité d’un conseil d’administration.[…] Ainsi diksa est un service mais cela ne signifie pas que celui qui effectue ce service soit automatiquement une autorité indépendante, non, il demeure un serviteur sous la structure d’autorité de l’institution. »
A la dernière page de ce magazine, nous pouvons lire qu’en pratique cela signifie que les diksa gurus peuvent être soumis à une action disciplinaire de la part du GBC. Pourtant Srila Prabhupada enseigne le contraire, aucun diksa guru ne peut jamais être traité de la sorte, c’est une grave offense.
« Il est aussi une offense de considérer un Vaisnava mis en pouvoir être l’objet de sanction disciplinaire. Il est offensant de vouloir lui donner un conseil et de le rectifier. »
(Nectar de l’Instruction, texte 6, teneur et portée)
Il est par conséquent immédiatement possible de prouver qu’un diksa guru ne peut pas être sous l’autorité d’une administration.
Seconde acrobatie
« L’autre sujet qui apparaît est celui de l’autorité, les dévots servant en tant que guru dans ISKCON ne sont pas l’autorité ultime comme c’est le cas dans l’organisation védique traditionnelle. C’est évidemment ce que non seulement les gurus doivent accepter mais aussi ce que les disciples doivent comprendre. »
Cette situation, où le diksa guru est subordonné à l’autorité du GBC, est rendue encore plus absurde si l’on considère que les disciples de ces diksa gurus peuvent être des membres du GBC, comme dans le cas de PD par exemple. Cependant l’entière raison d’être de la relation guru-disciple est d’avoir des disciples subordonnés au guru et non pas des gurus éventuellement subordonnés à leurs disciples GBC !
Troisième acrobatie
« Parfois dans notre mouvement une autorité comme un président de temple peut demander à un dévot servant dans le temple d’effectuer un service particulier et souvent le dévot répondra : « Oh, je dois tout d’abord en référer à mon guru. » Cette sorte de compréhension peut gravement nuire à la mission d’ISKCON et si elle est autorisée à se répandre, pourrait conduire à sa destruction. »
Selon le GBC, la principale raison de la nécessité d’un ‘guru vivant’ est de pouvoir recevoir des conseils mais ceci pourrait maintenant nuire gravement à ISKCON et le détruire si le disciple recherchait cette direction !
Quatrième acrobatie
« La question pourrait se poser : Si diksa donne au guru une position ou autorité extraordinaire dans l’institution et que diksa est basé sur siksa, cela signifie que quiconque donne des conseils et un enseignement à d’autres (siksa), pourrait obtenir ce même modèle d’autorité indépendante par le fait qu’il donne aussi siksa. Si le cas se produisait nous aurions véritablement l’anarchie et le chaos à une grande échelle. »
Nous avions un tel système dans lequel le diksa guru avait une autorité ou position extraordinaire, et cela fonctionnait parfaitement. C’était le système donné à ISKCON par Srila Prabhupada lorsqu’il était présent, avec des siksa gurus oeuvrant parfaitement en harmonie avec ce tout-puissant diksa guru, Srila Prabhupada :
« Les GBC devraient tous être les gurus instructeurs. Je suis le guru initiateur, et vous devez être le guru instructeur en enseignant ce que j’enseigne et en faisant ce que je fais. »
(Lettre de Srila Prabhupada, 4- 8-1975)
La seule anarchie est cette insinuation de PD que le système donné par Srila Prabhupada pourrait conduire à l’anarchie. Mais le système doit avoir Srila Prabhupada comme tout-puissant diksa Guru, avec le GBC subordonné à sa personne, et non pas des douzaines de gurus non-autorisés quelque peu étouffés artificiellement en étant subordonnés au GBC.
Cinquième acrobatie
« Par définition cette instruction est que les gurus d’ISKCON ne sont pas investis avec cette prérogative d’être l’autorité ultime de l’institution, ils sont aussi des serviteurs comme les autres membres d’ISKCON. Leur service est de donner diksa, tous les autres peuvent et donnent, à un degré ou un autre, siksa comme un service et ces gurus donnent aussi siksa car généralement diksa est basé sur siksa. »
La proposition de PD nécessite un ordre de Srila Prabhupada ‘investissant’ des individus dans le service de :
a) Diksa guru successeur.
b) Mais aussi d’être diksa guru sans obtenir la traditionnelle autorité ultime qu’un diksa guru possède par définition, une entité dont n’a jamais parlé Srila Prabhupada.
Ainsi PD a mis la barre un peu plus haut, puisque pendant ces trente deux dernières années le GBC a été incapable de produire a) il sera donc beaucoup plus difficile de produire un ordre de Srila Prabhupada combinant a) et b) !
Sixième acrobatie
« Cependant nous savons que ce n’est pas le modèle que Srila Prabhupada nous a donné et comme ISKCON est l’institution de Srila Prabhupada, par essence les dévots servant en tant que gurus dans ISKCON initient avant tout des dévots dans l’institution de leur maître spirituel. C’est une différence subtile mais importante dans la relation traditionnelle guru-disciple. »
L’acrobatie devient maintenant encore plus étrange avec la tentative de PD pour justifier cette situation artificielle. Il propose maintenant un concept inédit, proche du ‘demi-ritvik’. Les diksa gurus d’ISKCON n’initient pas des disciples qui deviennent leurs disciples, comme dans le standard habituel, mais qui ne sont pas non plus des disciples de Srila Prabhupada, comme dans le système ritvik mis en place par Srila Prabhupada dans ISKCON. Ils sont situés à mi-chemin, ils ne sont les disciples d’aucun guru mais plutôt ceux d’une institution impersonnelle. PD nous dit que c’est « une différence importante dans la relation traditionnelle guru-disciple ». Hélas, ceci n’a pas été enseigné ou pratiqué par Srila Prabhupada.
Septième acrobatie
« Il est intéressant de noter les instructions volumineuses de Srila Prabhupada sur de très nombreux sujets, en incluant l’administration d’ISKCON, comparées à quelques pensées sur l’initiation. »
Il est intéressant de noter les instructions volumineuses de Srila Prabhupada sur de nombreux sujets ne mentionnant nullement des diksa gurus successeurs qui n’auront aucun des pouvoirs habituels des diksa gurus et seront subordonnés au GBC.
Huitième acrobatie
« Avec l’évolution d’ISKCON il est vital que tous les dévots membres comprennent clairement sa structure d’autorité. »
Ce sera difficile puisqu’après trente deux années cette structure n’a pas encore été clairement définie, et que différents comités tentent toujours d’imaginer comment exactement ces ‘lignes parallèles d’autorité’ peuvent fonctionner en pratique. C’était à prévoir étant donné que Srila Prabhupada n’a jamais donné un tel système ou même expliqué son fonctionnement en théorie. Comme démontré ci-dessus, c’est vouloir mettre de force une cheville carrée dans une bague. Par conséquent après trente deux années les comités ne peuvent trouver la solution, parce que ce n’est pas adapté et que cela n’a même jamais été demandé.
La réalité
1) Les éléments présentés ci-dessus prouvent qu’un diksa guru ne peut pas être subordonné au GBC.
2) Nous savons que Srila Prabhupada a confié au GBC la fonction ‘d’autorité administrative ultime’ d’ISKCON comme indiqué au premier paragraphe de son testament.
3) Le second paragraphe du testament stipule que ‘le système d’administration continuera tel qu’il est actuellement et aucun changement n’est nécessaire’. Ce système fonctionna à partir de 1970 avec le GBC subordonné au diksa Guru, Srila Prabhupada.
2) signifie que si le GBC veut créer des diksa gurus successeurs, il est obligé de les soumettre à lui-même. 1) signifie cependant que c’est impossible. C’est donc une nouvelle preuve que des diksa gurus successeurs n’ont jamais été ordonnés dans ISKCON par Srila Prabhupada parce qu’ils ne peuvent pas être subordonnés alors que par 2) ils doivent l’être. 3) prouve aussi indépendamment que Srila Prabhupada n’a pas ordonné de diksa gurus successeurs.
Le GBC possède simplement le pouvoir d’un organe exécutif subordonné au diksa Guru d’ISKCON, Srila Prabhupada :
« Résolu : Le GBC (Conseil d’Administration) a été établi par Sa Divine Grâce A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada pour Le représenter dans l’administration de L’Association Internationale pour la Conscience de Krishna dont Il est le Fondateur-Acarya et l’autorité suprême. Le GBC accepte comme sa vie et son âme Ses divines instructions et reconnaît qu’il est complètement dépendant de Sa miséricorde à tous égards. Le GBC n’a pas d’autre fonction ou but que d’exécuter les Instructions données avec bienveillance par Sa Divine Grâce, préserver et répandre Ses Enseignements au monde dans leur forme pure. »
(Résolutions du GBC, 1975, approuvées personnellement par Srila Prabhupada, soulignement ajouté)
Le GBC existe solennellement comme un véhicule pour exécuter les ordres du diksa guru, et non pas de créer des diksa gurus qui lui seront subordonnés.
Conclusion
1) Srila Prabhupada a donné la structure administrative d’ISKCON, un GBC subordonné au tout-puissant diksa guru (Srila Prabhupada). Ce système offert à ISKCON par Srila Prabhupada depuis 1970, basé sur le rôle du diksa guru décrit par Srila Prabhupada, a été imposé par Srila Prabhupada pour demeurer le système administratif permanent d’ISKCON.
2) Le système proposé par le GBC actuel, des diksa gurus qui lui sont subordonnés, n’a pas été ordonné par Srila Prabhupada, mais il est aussi tellement empli de contradictions inhérentes qu’il s’effondre sur lui-même.
Ainsi l’existence d’un GBC mis en place par Srila Prabhupada pour gérer ISKCON en son nom est en elle-même la preuve que des diksa gurus n’ont pas été ordonnés par Srila Prabhupada. Cette conclusion est démontrée amplement dans un document analysé académiquement appelé La Fausse Naissance de la Réforme du Guru, qui peut être trouvé ici :
www.iskconirm.com/docs/webpages/False_Dawn.htm