Quelle est la différence?
par Krishnakant
Traduction de la page 15, du numéro 11, du magazine BACK TO PRABHUPADA, distribué gratuitement sur toute la planète.
Imaginons le scénario suivant:
Bhakta A et bhakta B sont de très bons amis et après avoir lu des livres de Srila Prabhupada, ils décident d’entrer dans un temple d’ISKCON au Brésil, le pays où ils résident. Ces deux bhaktas entrent dans le même temple d’ISKCON en avril 1977. Six mois plus tard en octobre 1977, par la procédure donnée par Srila Prabhupada peu de temps auparavant, le 9 juillet 1977, le président du temple recommande bhakta A pour l’initiation. Ainsi par cette procédure autorisée, le ritvik situé le plus proche du Brésil offre un nom spirituel à bhakta A et l’accepte comme disciple de Srila Prabhupada. Un mois plus tard seulement, bhakta B est prêt lui aussi à recevoir l’initiation par la même procédure que son ami bhakta A. Bhakta B est aussi accepté par le même prêtre ritvik comme disciple initié de Srila Prabhupada, à la fin du mois de novembre.
Pour l’instant tout va bien. Bhakta A et bhakta B ont bénéficié exactement de la même relation spirituelle avec Srila Prabhupada. Aucun des deux n’a jamais rencontré Srila Prabhupada (Srila Prabhupada n’a jamais visité le Brésil), et tous les deux ont été initiés exactement par la même procédure autorisée par Srila Prabhupada. Aucun des deux ne verra jamais Srila Prabhupada, il a quitté son corps le 14 novembre 1977. Il serait alors légitime de reconnaître la similitude de leur statut de disciple de Srila Prabhupada. Malheureusement, non.
Selon notre GBC actuel, bien que bhakta A soit considéré tout à fait comme un disciple de Srila Prabhupada, bhakta B, par contre, participe en la plus dangereuse et déviante hérésie spirituelle, pire que la pédophilie. (contrairement aux ‘ritviks’, les pédophiles sont autorisés à visiter les temples d’ISKCON). Le motif est que bhakta B a reçu son nom spirituel quelques jours après le départ de Srila Prabhupada. Alors ISKCON affirme que la directive de Srila Prabhupada concernant les initiations, diffusée quelques mois plus tôt, devient nulle et non avenue.
Naturellement bhakta B n’a pas le sentiment d’être pire qu’un pédophile. Il a simplement suivi son ami bhakta A et a reçu l’initiation par une procédure autorisée par Srila Prabhupada lui-même. Il est incapable de comprendre les causes de cet ‘apartheid spirituel’, une nouvelle mutation du système des castes. Tout s’est déroulé de la même manière que pour son ami bhakta A, mais cela est jugé insuffisant.
Le titre de cet article pose la question, «Quelle est la différence» entre ces deux dévots? Comme nous l’avons vue, il n’en existe qu’une seule: l’emplacement physique de Srila Prabhupada au moment où le prêtre ritvik envoie sa lettre acceptant chacun de ces dévots comme disciple de Sa Divine Grâce. Dans le premier cas, Srila Prabhupada résidait encore sur cette planète, dans le second cas, il était en un certain lieu dans l’univers matériel:
«Vous avez demandé s’il est exact que le Maître Spirituel demeure dans l’univers matériel jusqu’à ce que tous Ses disciples soient tranférés au Ciel Spirituel. La réponse est oui, c’est la règle. Par conséquent, chaque étudiant doit être très vigilant à ne pas commettre d’offense néfaste à cette promotion au Royaume Spirituel, afin de ne pas obliger le Maître Spirituel à se réincarner pour le délivrer.»
(Lettre de Srila Prabhupada, 11 juillet 1969)
Cependant dans les deux cas, Srila Prabhupada n’a pas participé physiquement aux différentes étapes. Alors nous pouvons poser la question de l’importance de l’emplacement physique de Srila Prabhupada au moment de la procédure ritvik d’initiation. Quelle est-elle ? Ce ne peut être pour présider à la cérémonie, ni pour accepter le disciple, ni pour s’entretenir avec lui, ni non plus pour l’instruire. Alors quoi ?
Le plus ironique est qu’étant donné que Srila Prabhupada, dans les deux cas, est physiquement absent de la vie du disciple, nous ne débattons pas de l’importance de la présence physique de Srila Prabhupada, mais du degré de son absence physique! Dans le premier cas, au moment de l’initiation, Srila Prabhupada est situé à quelques milliers de kilomètres (bhakta A). Dans le second cas, il est à quelques millions de kilomètres, dans l’univers matériel, comme nous l’informe l’extrait de la lettre présenté précédemment.
L’argument peut être utilisé qu’au moins dans le cas de bhakta A, Srila Prabhupada aurait pu le rencontrer. Mais si une rencontre n’est pas indispensable pour l’initiation, comment une simple possibilité de réaliser un acte facultatif, peut en elle-même être importante?
Ainsi uniquement sur la base de cette différence sans importance de l’absence physique de Srila Prabhupada, fut inaugurée cette terrible déviation d’expulser Srila Prabhupada de son propre mouvement, et de le remplacer par n’importe quel disciple. (Récemment le GBC a appelé tous les disciples de Srila Prabhupada à devenir des gurus initiateurs.)
Il pourrait être avancé que, sans tenir compte de cet élément, Srila Prabhupada a donné la directive du 9 juillet pour être utilisée seulement pendant sa présence physique sur cette planète, et que notre devoir est de la respecter.
Mais comme indiqué dans BTP10 (Aucun ordre d’arrêter Srila Prabhupada), il n’existe pas le moindre soupçon que la directive du 9 juillet devait prendre fin à la seconde où Srila Prabhupada quitterait la planète. Pendant ces trente dernières années le GBC a été incapable de présenter un ordre de Srila Prabhupada autorisant un ou des disciples à lui succéder et prendre sa place. En conséquence, ne possédant aucun ordre d’arrêter Srila Prabhupada d’initier, ni ordre d’autoriser ses disciples à initier, le GBC, par son propre aveu, a reconnu que ces sujets sont simplement supposés et ‘compris’, et a offert de nombreuses explications contradictoires pour justifier cet étrange postulat.
Résumé
Pour répondre à la question «Quelle est la différence?», même s’il n’en existe aucune philosophiquement et spirituellement, il existe une grande différence en pratique:
Dans le scénario qui suit le 14 novembre 1977, les GBC gurus-élus obtiennent d’être adorés au même titre que Dieu, et cette différence seule est plus que suffisante et intéressante pour que le mécanisme de l’ISKCON actuel soit utilisé pour impitoyablement réduire au silence toute dissidence, et considérer les opposants pire que des pédophiles avérés.